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Décembre 2004

 

 

En Bref...

 

Edition spéciale

 Assemblée Générale de l’USMA du 27 novembre 2004

 

 

RAPPORT MORAL DE LA PRESIDENTE 

 

QUELLES ORIENTATIONS  POUR L’AVENIR ?

 

RAPPORT FINANCIER

 

 

RAPPORT MORAL DE LA PRESIDENTE :

 

 

« L’activité du syndicat a été forte depuis la dernière assemblée générale du 22 novembre 2003. En un an, les avancées sont moins importantes que sur la période précédente, mais il faut également reconnaître que nous entrons dans une période morose pour la juridiction administrative.

 

I  Des avancées rares et encore beaucoup de dossiers en suspens :

 

1-1  Au titre des rares avancées qui laissent souvent subsister une certaine frustration :

 

1-1-1-Nous avons finalement obtenu un texte mettant en œuvre la « réduction du temps de travail » : Cela prête un peu à sourire car nous sommes aujourd’hui dans une période, sans aucun doute possible, d’augmentation de notre charge de travail. Nous en reparlerons.

.

Le CET n’était pas la demande de l’USMA mais celle du SJA. Ceux qui seront encore dans nos tribunaux et cours en bénéficieront peut être à compter du 1/01/2008…si les impératifs du service le permettent.

Là encore je rappelle que nous avons demandé au minimum un crédit de 10 jours par an et que le SJA a voté POUR le crédit de 8 jours par an  au CSTACAA du 28 janvier 2004 ; ce n’est pas la seule manifestation du double discours du SJA, en dehors et au sein du CSTACAA.

 

1-1-2       les commissions :

Nous avons toujours lié ce sujet au précédent.

Nous avons demandé au CE de nous présenter un point sur la mise en œuvre des propositions, très intéressantes, du groupe de travail. Le dernier CSTACAA a été plus que laconique.  Aucune échéance, aucun calendrier n’a été présenté pour les mesures réglementaires. Le comble c’est qu’en la matière la voie législative a été plus rapide au profit des magistrats judiciaires. Grâce à l’ordonnance du 1er juillet 2004 nous ne participons plus, certes, à la commission .des sanctions douanières. En revanche, notre charge de travail a été augmentée au sein de la commission des sanctions des transports, puisque les magistrats judiciaires avec qui nous partagions la présidence, en ont été retirés.

Bref, alors que l’allégement pour les magistrats judiciaires a été considérable, grâce à cette ordonnance, ce dont nous nous félicitons pour eux, nous n’avons finalement rien obtenu.

Comme je l’ai indiqué dans les dernières « Nouvelles du CSTACAA », je souhaite en parler au secrétaire d’Etat à la réforme de l’Etat.

 

1-1-3       La notation :

Après plusieurs réunions au CE, nous avons évité l’application pure et simple du décret de 2002 sur la notation des fonctionnaires : ainsi, une seule et même autorité, en l’occurrence le chef de juridiction, conduit l’entretien d’évaluation et celui de notation, puis il évalue et il note. Nous avons obtenu une commission d’harmonisation qui va permettre d’éviter les grands écarts entre notateurs, du moins nous l’espérons. Nous attendons avec impatience à cet égard un bilan de cette première opération d’harmonisation.

Malheureusement, les critères des croix n’ont pas été revus, la distinction artificielle entre l’évaluation et la notation est maintenue,  comme l’est également la note chiffrée...

Il faut dire que le décret du 29 avril 2002 nous y contraint : c’est une des raisons pour lesquelles nous souhaitions un décret qui nous soit propre, soumis en tant que tel au CSTACAA. Sur ce point, je voudrais souligner une nouvelle incohérence du SJA qu’il ne revendique évidemment pas, même si le procès-verbal du CSTACAA du 20 avril 2004 en fait foi : nous avons été les seuls à demander un vote séparé sur cette question du support juridique de notre réglementation de la notation, nous l’avons obtenu, contrairement à ce qu’affirme le SJA, et nous avons été les seuls à voter CONTRE le principe de l’arrêté.

Nous avons renoncé à présenter un recours contentieux compte tenu des chances réduites de succès de cette opération eu égard à la jurisprudence actuelle du CE sur ce sujet.

Mais, le SJA qui n’est pas à une contradiction près, a décidé de présenter pour des raisons de principe, un recours contre cet arrêté.

La question se pose de savoir si notre position initiale et cohérente ne doit pas nous conduire à nous associer à leur recours.

 

1-1-4  Les rémunérations :

Certes, nos primes ont augmenté et nous ne pouvons qu’en être satisfaits.

Certes, nous avons obtenu un certain encadrement de leur attribution par la circulaire du 23 juin 2004.

Mais, d’une part,  nous sommes encore loin derrière les magistrats des CRC qui bénéficient d’un régime différent du notre, d’ailleurs plus protecteur, empêchant les comparaisons directes. Nous demandons donc désormais d’avoir un système d’attribution analogue à celui de nos collèges des CRC ; nous avons en tout état de cause réclamé de sortir du système de l’enveloppe fermée qui peut conduire à des inégalités de traitement pour de simples raisons structurelles.

D’autre part, nous constatons que nombre de chefs de juridiction ne se sont pas entretenus avec leurs magistrats du taux de leur prime, comme le recommandait pourtant la circulaire de M. FRYDMAN.

Enfin, nous y reviendrons, les VP en TA ne perçoivent toujours pas de NBI, alors que l’augmentation des référés (+80%) pèse souvent sur eux seuls dans les petites juridictions.

 

1-1-5       La sécurité dans les juridictions :

L’incident au TA de Paris de la fin de l’année dernière a été l’occasion pour nous d’écrire le 6 janvier 2004 au Vice-Président du CE en en donnant copie au directeur de cabinet du garde des sceaux, lequel nous a immédiatement reçus.

Malgré la réponse écrite du Vice-Président le 10 mars 2004, assez décevante, nous avons constaté que des efforts ont été faits par la suite : conformément à la circulaire du 17 mai 2004 des diagnostics ont été réalisés et des travaux ont été lancés, notamment au TA de Paris. Je crois que nous avons contribué à une véritable prise de conscience des problèmes de sécurité dans les juridictions.

 

1-1-6       Informatique et télématique :

Beaucoup d’efforts et de progrès ont été réalisés. Nous avons désormais accès de chez nous à l’intranet, à juradm et à ARIANE ; nous l’avons souvent demandé et nous ne pouvons que manifester notre satisfaction face à ces avancées.

Nous avons également une page d’accueil sur l’intranet du CE ; notre ami Robert DEWULF, qui en est le responsable, m’a indiqué que cette page d’accueil avait contribué à augmenter la fréquentation de notre site sur Free.

Le CE a accepté que nous envoyions une proposition d’inscription sur une liste de diffusion à tous les magistrats. Le succès a été immédiat. C’était en octobre et à ce jour nous avons 200 inscrits.

Par ailleurs, nous demandons un accès intégral à l’intranet du ministère de la justice dont nous relevons, même s’il faut accepter la réciprocité, ce qui paraît normal.

Enfin, un autre sujet qui nous inquiète particulièrement quand on voit notre vulnérabilité face au « tout informatique » et donc aux pannes : les expérimentations de dématérialisation. Ce dossier devra être suivi de près et nous attendons du CE qu’il consulte régulièrement les magistrats et leurs organisations syndicales sur ce processus..

 

 

1-2    Les dossiers en suspens sur lesquels nous attendons encore beaucoup, voire tout:

 

1-2-1 -Nous attendons toujours la revalorisation de notre statut :

Je rappelle que cette revalorisation a été rendue nécessaire par celles du corps des administrateurs civils, des administrateurs de la ville de Paris, des Inspections générales, des magistrats judiciaires, des sous-préfets …Il y a eu là un dysfonctionnement : il est anormal qu’en 2002, rien n’ait été fait également pour nous.

Ce dossier a été traité en intersyndical : SJA/SJF/ USMA, avec le CE, la Cour des Comptes et la Fonction publique. Le ministère du budget est censé approuver cette réforme mais nous observons qu’il n’y a rien au budget 2005 à ce sujet.

Nous persistons à penser que le projet des syndicats reste le meilleur, le plus équilibré et équitable : chaque entrant dans le corps, même le plus expérimenté, peut en bénéficier. Il est tout à fait raisonnable. Cest peut être un tort. Au fur et à mesure des discussions, on nous a proposé moins surtout pour ceux qui intègrent le corps dans les derniers échelons du premier grade. Aucune proposition n’a été faite pour la durée des deux premiers échelons ; rien ne garantit en outre un rattrapage pour ceux qui sont dans le corps ; il n’y a aucune certitude de l’effectivité de la réforme proposée par l’administration alors qu’elle nécessitera des transformations d’emplois et des repyramidages. Nous en avons appelé au Vice-président et au Premier président de la Cour des Comptes : aucune réponse ne nous a été donnée à ce jour. 

J’observe que des promesses ont été faites aux élèves de la dernière promotion de l’ENA et qu’ils s’en souviennent encore amèrement. Nous avons 18 postes à pourvoir cette année. Que va-t-on dire aux élèves sortant en 2005 ?

 

Faut-il aller beaucoup plus loin et préparer une réforme d’une autre ampleur ? Les deux actions ne sont d’ailleurs pas contradictoires et nous allons en débattre.

 

1-2-2  La réflexion sur la formation et le recrutement des magistrats administratifs :

Il y a un vrai manque de formation initiale et continue, que l’abaissement de l’âge du recrutement complémentaire ne fait que rendre plus aigu.

Je ne nie pas que des efforts ont été faits : B. STIRN préside un groupe de travail sur ces questions, un stage a été créé pour les magistrats issus du recrutement complémentaire.

Mais ces améliorations ne peuvent qu’être limitées tant que nous resterons dans le cadre réglementaire actuel.

Nous avions demandé au Vice-Président dans un courrier du 12 décembre 2003 de confier à une personnalité une mission de réflexion sur ce sujet crucial.

Il nous a répondu le 29 janvier 2004 qu’il convenait d’attendre la réforme de l’ENA et d’avoir un peu de recul pour pouvoir mesurer l’impact de l’abaissement de l’age du concours complémentaire. Mais, à la suite des rapports de M. DE SILGUY, un simple aménagement de la scolarité de l’ENA a été décidé qui ne règle aucunement le problème  qualitatif et quantitatif de notre recrutement et de notre formation.

 

Il faudrait mettre tout à plat : d’un côté un recrutement très sélectif, toujours provisoire grâce à l’action du SJA ; mais qui est peut être trop spécialisé en droit administratif et pas assez généraliste en droit. Le niveau de diplôme ne me paraît pas une question fondamentale. C’est une question d’affichage.

En revanche, la question de la formation des étudiants recrutés par cette voie est une vraie question sur ce qu’est le juge administratif. S’il doit être un magistrat qui connaît son terrain d’intervention, il faudrait demander à ces jeunes magistrats de suivre un stage en administration de 6 mois ou plus, dans une ou plusieurs administrations.

De l’autre, des énarques, très brillants mais qui n’ont peut être jamais manifesté un intérêt particulier pour le droit, ou du moins pour le contentieux administratif. Peut être faudrait-il renforcer pour eux l’apprentissage du droit en général, ou de certaines branches du droit, avec éventuellement des stages longs en juridiction ou dans des services juridiques des administrations françaises ou européennes.

De l’autre, encore, les détachés, les tours extérieurs et les militaires, dont les besoins de formation peuvent varier en fonction de leurs cursus mais qui devraient se rapprocher souvent de ceux des énarques.

 

Autre question en suspens : nous sommes persuadés depuis longtemps, qu’il nous faut aussi recruter des juristes expérimentés : avocat, juristes d’entreprise, non titulaire

Va-t-on enfin les attirer soit en reprenant leur ancienneté s’ils passent le concours complémentaires soit en leur ouvrant des concours spécifiques comme cela se passe chez les magistrats judiciaires ?

 

Va-t-on enfin faciliter les mobilités entre les magistrats judiciaires et les magistrats administratifs ? Aujourd’hui les années passées en juridiction ne sont pas pris en compte pour les avancements des anciens magistrats judiciaires. N’est ce pas incompréhensible ?

 

Toutes ces questions méritent une vraie réflexion. Nous la réclamons toujours.

 

1-2-3  Autres questions statutaires :

Notre demande d’une augmentation du nombre de membres du corps accédant au CE n’a pas eu de suite : je vous rappelle que si nous ne pouvons obtenir une augmentation réelle du nombre de  maîtres des requêtes et de conseillers d’Etat provenant de notre corps nous demandons qu’au moins, il y ait un rééquilibrage en faveur des maîtres des requêtes. Il en va de même de notre proposition de recrutement  de «référendaires », jeunes magistrats expérimentés qui viendraient travailler au CE pendant une durée limitée, 5 ans par exemple.

 

Le CE reste en outre très réservé sur toute mobilité en son sein de magistrats administratifs.

Il l’est également sur notre demande d’un assouplissement des règles d’incompatibilité pour les magistrats faisant leur mobilité dans les collectivités territoriales ou dans les services déconcentrés de l’Etat.

 

Un projet inquiétant : la limitation de la durée de toutes les fonctions juridictionnelles Outre mer. Sur ce sujet, nous avons récemment répondu que nous n’étions favorables qu’à la limitation de la durée des seules fonctions de chefs de juridiction sur tout le territoire, avec création de postes de débouchés de manière concomitante pour ceux qui, à l’issue de cette période, ne souhaiteraient plus présider de juridictions.

 

1-2-4- la réforme du statut des agents de greffe :

La voie suivie  (questionnaire puis rapport par deux membres du CE, dont une personnalité de renom, nombreuses auditions, nouveau questionnaire, orientations générales décidées par le Vice-Président, enfin  groupe de travail) est particulièrement concertée et longue. Mais, on se demande, si elle ne cache pas une volonté de différer les réformes qui paraissent pourtant inéluctables.

Le rapport de MM. LEPORS ET ALADJIDI d’avril 2003 était clair : l’abandon de la double gestion et la création d’un corps unique TA/CAA ET CE  y étaient fortement recommandés.

Nous avons approuvé cette proposition principale cf. lettre du 27 septembre 2003.

75 % des greffes consultés fin 2003/ début 2004 y était également favorable (cf. synthèse qui vous a été distribuée, dont je vous recommande la lecture).

Mais, compte tenu des inquiétudes manifestées par ceux-ci sur les possibilités de mobilités et le maintien des avantages sociaux (réactions normales devant un changement important), M. FRYDMAN nous a fait savoir le 3 juin 2004 que la solution retenue  « - du moins à court terme » était celle « d’une plus grande autonomie de la gestion des personnels des juridictions administratives sans pour autant renoncer à l’existence de corps communs avec les agents relevant du ministère de l’intérieur ».

Un groupe de travail, très nombreux regroupant notamment des agents de greffe, selon les uns, en qualité d’experts, selon les autres, en qualité de représentants des syndicats, a été mis en place depuis septembre 2004. Huit réunions sont prévues jusqu’en mars 2005.

Les échos que nous en avons sont que le ministère de l’intérieur refuse de reconnaître la spécificité des agents de greffe, de leur métier, de leur besoin de formation, de leurs préoccupations.

Nous interviendrons comme on nous l’a demandé le 13 janvier 2005 sur les questions des métiers et des formations.

Nous craignons que ce groupe de travail n’aboutisse qu’à des mesures très ponctuelles alors que le processus mis en place depuis 2002 a fait naître de grands espoirs et une grande attente comme le relève la note de synthèse précitée. Mais pouvait-il en aller autrement dès lors que le CE a décidé de rester dans le système de la double gestion : un système dont les évolutions juridiques sont très faibles et qui maintient les agents des greffes entre deux tutelles dont les intérêts sont divergents.

A vrai dire, nous ne comprenons pas la position du CE.

 

1-2-5       Aucune évolution en matière d’œuvres sociales et de démocratisation :

Malgré nos démarches auprès des cabinets et du CE, nous ne pouvons noter aucune avancée en ces domaines.

 

2          La morosité :

Elle me semble résulter de l’augmentation de notre charge de travail et notamment du contentieux des étrangers, avec l’incursion brutale du pouvoir politique à la suite d’une décision de justice ; elle est renforcée par les restrictions budgétaires.

 

2-1 L’augmentation de notre charge de travail :

Le garde des sceaux n’a pas dit un mot de la justice administrative dans sa conférence de presse du 18 novembre 2004 sur les chiffres clés de la justice. Au point qu’on peut se demander s’il est bien notre ministre et de quel ministre relève la juridiction administrative. Pourtant, nos chiffres sont intéressants et inquiétants.

La productivité (données brutes) a augmenté de 2002 à 2003 de 2,44 % dans les TA.(+5% sans les ordonnances) et de 6 % dans les CAA

L’augmentation du contentieux au premier semestre 2004 est spectaculaire.

+50 % de RAF dans les TA

+ 27% d’entrées dans les TA

+ 80% de référés dans les TA.

Les CAA s’en sortent mieux du fait des contrats d’objectifs et surtout de l’effet radical du décret du 24 juin 2003( baisse de 11% des entrées) Mais elles recevront bientôt les appels des RAF et les contrats d’objectifs devront être renégociés compte tenu des restrictions budgétaires.

 

A noter dans le sens de l’augmentation de la charge de travail au niveau des CAA, le décret du 3 juin 2004 sur l’archéologie préventive qui crée une instance d’arbitrage dont les décisions ont valeur de jugement de TA et qui relèvent en appel des CAA. Nous venons de déposer un recours contentieux après échec d’un recours gracieux contre les dispositions de ce texte qui introduisent ce mécanisme dans la mesure où le CSTACAA n’a pas été consulté et où elles modifient, par voie réglementaire, la compétence des CAA prévue par les articles L. 321-1 et L. 321-2 du code de justice administrative.

 

2-2  Le contentieux des étrangers constitue un des facteurs d’augmentation du contentieux :

Nous avons passé une partie de l’automne à dire à des parlementaires, au CE et à des journalistes qu’il fallait revoir ou même supprimer les RAF notifiées par voie postale : tout le monde le dit, même le dernier rapport de la Cour des comptes ; elles sont tellement peu exécutées qu’il n’y a pas de statistiques sur le sujet.

On perd notre temps, la politique de rigueur du ministère de l’intérieur perd sa crédibilité et on nous ridiculise.  Je constate que l’idée fait son chemin à droite comme à gauche : la commission des finances au Sénat a ainsi demandé au ministre de l’intérieur de modifier son indicateur de performance : elle préfère connaître le taux d’exécution des mesures d’éloignement que le nombre des mesures d’éloignement décidées.

 

Au sujet des indicateurs de performance qui prendront toute leur  importance dans le cadre de la prochaine loi de finances, M. Roland du Luart, sénateur, rapporteur spécial du budget de la justice, a noté, à juste titre, qu’il n’est pas prévu pour les CAA, d’indicateur sur les affaires en stocks depuis plus de 2 ans, contrairement au CE et aux TA. En ce qui concerne les indicateurs sur la « qualité des décisions juridictionnelles » (taux d’annulation par le CE et les CAA), il se demande s’ils vont « inciter les « juridictions inférieures » au conformisme (risque de « stagnation » de la jurisprudence) ou, au contraire, inciter les « juridictions supérieures » à approuver les déicisons qui leur sont soumises ».

Enfin, sur l’indicateur reprenant le nombre d’affaires de RAF réglées par les magistrats dans les CAA (et les TA ? pourquoi par magistrat ?), il observe qu’il « pourrait être interprété comme de nature à inciter à prendre des décisions de reconduite, alors même que les taux d’exécution de décisions de cette nature reste très faible ».

 

L’affaire BOUZIANE  nous a laissé un goût un peu amer : cette affaire, trop médiatisée, et les réactions du ministre de l’intérieur ont entraîné en quelques mois une modification législative de la procédure contentieuse en matière d’expulsion. Les collègues de Province ont pu, à juste titre, se sentir déconsidérés, ceux de Paris n’ont pas nécessairement apprécié d’avoir plus de dossiers, surtout s’ils sont sensibles. Mais nous avons évité le schéma allemand : la procédure d’exception devant une seule et même juridiction, la juridiction suprême.

J’ajoute que si le CE a finalement annulé la suspension prononcée par le collègue de Lyon, les conclusions du commissaire du gouvernement, Mathias Guyomar, étaient contraires. Il y avait donc bien matière à hésitation.

 

2-3 Le budget n’est évidemment pas à la hauteur de ces évolutions :

Nous l’avons dit et répété et je n’y reviendrai donc pas longuement : la loi de programmation n’est pas respectée pour la justice administrative.

Les députés l’ont relevé sans être toujours assez critiques, selon moi. Nous attendons les réactions des sénateurs. Devant ces chiffres et le manque de moyens, on peut s’attendre à coup sur à une nouvelle réforme des procédures. : avocat en 1ère instance, JU pour les dossiers d’étrangers ?…

 

Pour éviter cela, il faut absolument réfléchir au pré-contentieux et relancer auprès du ministère de la fonction publique l’idée d’un recours préalable en matière de fonction publique.

Quand on voit ce qui se passe en Allemagne : projet de suppression du second degré de juridiction (certes pour le moment seulement au civil et peut être au pénal, mais sait-on jamais..) et fusion des juridictions administratives, sociales et financières afin de rendre possible les mutations de magistrats d’une spécialité à une autre et dans tout le pays, on peut être inquiet..

 

Jusqu’où ira-t-on ? Nous avons l’impression d’avoir atteint nos limites de productivité. Non seulement la qualité va se dégrader mais l’accès au procès risque d’être limité. On touche désormais au cœur de l’Etat de droit, on risque de remettre en cause des principes qui faisaient l’honneur de notre droit et de notre pays en terme de démocratie et de pays des droits de l’homme.

C’est une des inquiétudes que portera la journée d’action du 19 janvier 2005 avec les  magistrats judiciaires et financiers.

 

Je vous remercie de votre attention»

 

Le rapports moral est approuvé à l’unanimité des votants.

 

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QUELLES ORIENTATIONS  POUR L’AVENIR ? :

 

Après un large échange de vues, les adhérents présents et représentés à l’Assemblée Générale ont adopté les orientations suivantes  :

 

-         Poursuivre nos actions en faveur des intérêts matériels des membres du corps (revalorisation indiciaire, octroi de la NBI pour les vices-présidents des tribunaux administratifs, alignement des primes sur celles des CRC avec un système d’enveloppe ouverte mais stabilisation et encadrement de la part variable, droit à une formation continue de cinq jours,…) tout en oeuvrant en faveur d’un élargissement du recrutement (prise en compte de l’expérience des juristes d’entreprises, des non-titulaires, des avocats qui souhaitent rejoindre notre corps, ouverture du tour extérieur à la fonction publique hospitalière…) et de l’instauration d’une véritable école de formation des magistrats administratifs alternant, selon les besoins de chacun, périodes de stages longs en juridiction ou en administration et périodes de formation non seulement à la pratique du contentieux administratif mais aussi à d’autres branches du droit.

-         Revendiquer la création d’un ordre administratif juridictionnel complet s’accompagnant nécessairement de l’instauration d’un corps unique de magistrats administratifs et, dans l’immédiat, faire en sorte d’obtenir des rapprochements entre notre corps et celui du Conseil d’Etat (autoriser des mobilités au Conseil d’Etat, mettre en place des référendaires au Conseil d’Etat, augmenter le nombre de collègues entrant au Conseil d’Etat, permettre à d’anciens présidents de TA et de CAA de poursuivre leur carrière à la mission d’inspection, réserver des postes, au STACAA ou au secrétariat général du Conseil d’Etat, pour des magistrats administratifs).

-         Souligner le problème de principe que pose le fait que la même personne juridique, en l’occurrence le Conseil d’Etat, nous gère et nous juge, que ce soit en ce qui concerne les décisions individuelles ou réglementaires, notamment au regard de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme.

-         Sans remettre en cause la composition actuelle du CSTACAA pour les autres sujets, réclamer la création d’une formation paritaire au sein du CSTACAA qui serait compétente pour toutes les questions individuelles (affectation, avancement, discipline…)

-         Relayer les revendications des agents de greffe et les aider, si certains le souhaitent, à créer un syndicat propre à la juridiction administrative.

-         Etre également attentif aux difficultés que rencontrent les assistants de justice et leur diffuser, par Internet  pour ceux qui l’accepteront, nos documents d’information.

-         Rénover le site Internet de l’USMA

-         Poursuivre  l’action de l’USMA sur la question de notre notation.

 

 

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RAPPORT FINANCIER

 

Le rapport financier, présenté par Françoise GUILLEMOT-DAUDET, approuvé à l'unanimité des votants, confirme l’augmentation des ressources du Syndicat liée une augmentation des adhésions. Il est  décidé que l’augmentation des ressources devra pour partie être affectée à l’amélioration de notre site et dans des conditions qui seront fixées par le conseil syndical.

 

Le montant des cotisations a été ainsi établi, à l’unanimité des votants :

 

Conseiller : 35 euros

Premier conseiller : 65 euros

Président P1 à P4 : 85 euros

Autres présidents et membres du Conseil d’Etat : 95 euros

Retraités et anciens membres des juridictions administratives : 30 euros.

 

La première cotisation lors de l’adhésion  au Syndicat est réduite de moitié.

 

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USMA

TA de Paris, 7, rue de Jouy 75004 Paris.

Tel. 01 44 59 49 13, Fax TA de Paris : 01 44 59 46 46

 

 

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