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Quelles priorités pour demain ? 8ème
épisode : QUESTIONS NON
SUBALTERNES |
Notre accès a l’information reste insuffisant :
Les
membres du barreau, les administrations comme les collectivités territoriales, principaux
utilisateurs de la juridiction administrative, se trouvent mieux documentés que
ne le sont les magistrats car ils consultent des bases de données privées,
notamment sur CD-Rom, qui leur donnent un accès plus exhaustif et plus rapide
aux décisions des tribunaux et des cours. La jurisprudence est désormais à la
portée du grand public avec la mise en œuvre du service public de l’accès au droit et l’ouverture à
tous de LEGIFRANCE. Le Conseil d'Etat lui-même procure ARIANE, non seulement à
tous ses membres mais également à un certain nombre d'utilisateurs hors le
Palais Royal. La mise à disposition d'un certain nombre d'ordinateurs portables
disposant de cette base de données à quelques magistrats par tribunal montre
que le principe d'une utilisation d'ARIANE hors des locaux de la juridiction ne
rencontre pas non plus d'obstacle de principe.
Pourtant, il n'est toujours pas permis aux magistrats de consulter, chez
eux où ils travaillent souvent et tard, la jurisprudence administrative, à
moins d'un effort financier personnel particulier - qu'ils n'ont pas à fournir - pour ce qui concerne l'utilisation
d'internet.
Nous demandons que chaque magistrat puisse avoir accès de chez lui à la base ARIANE gratuitement, grâce à un CD Rom ARIANE ou grâce à un abonnement télématique comme cela se pratique chez les judiciaires.
Nous demandons également que les magistrats puissent, depuis leurs ordinateurs personnels, consulter des revues spécialisées auxquelles est abonné leur tribunal.
Nous ne savons pas ce que jugent nos collègues :
Nous répétons que les fonds de
jurisprudence locaux doivent être accessibles en réseau à l'ensemble des
juridictions très rapidement.
D'une part, parce que les jurisprudences des CAA sont encore trop tardivement
et trop parcimonieusement reprises par ARIANE.
D'autre part, parce que sur des questions de droit nouvelles qui
n'entrent pas dans le champ de l'article L. 113-1 du code de justice
administrative, compte tenu du retard à juger des CAA, il est de l'intérêt de
tous que les solutions dégagées par les uns sur le territoire national soient
connues des autres, quitte à s'y opposer ou à opter pour un raisonnement
totalement différent.
En outre, l'accès rapide et autonome aux fonds locaux représentera un
gain de temps pour les magistrats et pour les services de documentation.
Si
nous nous réjouissons que la loi d'orientation et de programmation pour la
justice permette la création d'ici 2007 de 201 emplois de magistrats, de 230
agents de greffe et le recrutement de 230 assistants de justice, nous sommes
inquiets des effets de l'augmentation de
plus de 35 % des effectifs de nos juridictions : dans les TA et les CAA,
nous étions, au 31 décembre 2002, 804 magistrats et 1.080 agents de greffe,
soit au total 1.884 personnes ; nous devrions être, en 2007, 1.014 magistrats
et 1.310 agents de greffe, secondés par 230 assistants de justice, soit au
total 2.554 personnes.
Les locaux actuels suffiront-ils pour accueillir
670 personnes supplémentaires ?
Certes, la loi de programmation prévoit de créer une CAA (Versailles) et deux TA. Mais il est bien évident que ces trois nouvelles juridictions ne vont pas absorber à elles seules l'augmentation des effectifs.
Or,
certaines juridictions sont d'ores et déjà à l'étroit.
Aurons-nous les moyens de les agrandir, d'acquérir ou de louer de nouveaux bâtiments ou nous orientons nous plutôt vers la création de bureaux paysagés et la distribution de portables aux magistrats pour qu'ils puissent travailler chez eux ?
Nous
sommes ouverts à toutes les solutions dès lors qu'elles permettent, à tous, des
conditions décentes de travail et qu'elles sont précédées des concertations
nationales et locales préalables indispensables.
A
cet égard, nous souhaitons que le CHS
soit consulté sur la future installation de la CAA de Paris, sur les travaux au
TA de PARIS….
Plus
généralement, sur ces sujets, nous demandons un document d'orientation pluriannuel et un débat avec les
organisations syndicales.
Pour ce qui concerne les locaux existants, nous saluons l'effort mené par le CHS et souhaitons qu'il se poursuive. Comme le CSTACAA, le CHS doit jouer pleinement son rôle, si important pour nos Tribunaux et Cours.
Dans cette perspective, nos représentants au CHS ont demandé que le Conseil d'Etat adopte et diffuse aux chefs de juridiction des lignes directrices sur la sécurité des locaux : système d'alerte, aménagement des locaux permettant de faire face à une agression majeure, conduite à tenir en cas de troubles à l'ordre public, en particulier lors des audiences de juge unique… Bien évidemment, de tels dispositifs doivent être adaptés à chaque situation locale, sous la responsabilité du chef de juridiction.
L'accès à des cantines administratives présentent de nombreux avantages : le coût des repas est en général modique, ils sont servis rapidement et permettent une convivialité parfois difficile à trouver dans la juridiction elle-même compte tenu des emplois du temps des uns et des autres.
Nous demandons que la question des cantines soit
prise en compte, à son juste titre, par le Conseil d'Etat et que leur accès
soit facilité
Dans certaines grandes villes, notamment Paris, des
collègues rencontrent des difficultés financières pour se loger. Là encore, nous souhaitons que le Conseil d'Etat, en
liaison avec le ministère de la justice qui gère les crédits et les logements
correspondants, facilite les démarches de ces collègues.
Enfin, dans toutes les administrations, dans toutes
les juridictions judiciaires, existe un
arbre de Noël. Pourquoi ne pourrions nous pas, nous aussi en bénéficier, en
liaison par exemple avec les juridictions judiciaires voisines ?
USMA
TA de Paris, 7, rue de Jouy 75004
Paris.
Tel. 01 44 59 49 13, Fax TA de Paris : 01 44 59 46 46