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Quelle politique pour demain ? 4ème épisode : « Des
agents de greffe spécifiques aux juridictions administratives » |
Environ 1050 agents, relevant
pour la plupart d’autres ministères que celui de la justice, travaillent dans
les greffes des TA et des CAA.
Le travail juridictionnel étant
un travail d’équipe où chacun doit trouver sa place, leurs fonctions sont
indispensables au bon fonctionnement de nos juridictions. C’est pourquoi, si
les magistrats ne sauraient se substituer aux agents des greffes dans la formulation
de leurs vœux, ils peuvent néanmoins exprimer les leurs tant en ce qui concerne
leur statut que leurs effectifs.
Comme l’ont dit eux mêmes les
agents de greffe au travers de l’enquête réalisée en mars 2001, ce système
présente plus d’inconvénients que d’avantages, notamment en terme d’avancement,
puisque le déroulement de leur carrière dépend presque entièrement du ministère
de l’intérieur : c’est ainsi que les chefs de juridiction ont beaucoup de
difficultés à faire prévaloir au sein des CAP des préfectures ou des
administrations centrales, les mérites et les services rendus de leurs
agents ; ces agents ne reçoivent aucune formation juridictionnelle avant
leur prise de fonction en juridiction et la formation continue est tout à fait
insuffisante ou inadaptée à leur métier ; inversement, ils sont
exclus d’un certain nombre d’avantages attribués à leurs collègues restés en
préfecture ou en administration.
Par ailleurs, la double gestion
apparaît archaïque et incohérente au regard des évolutions statutaires des
magistrats administratifs. Enfin, il n’est pas sain et semble contraire à
l’indépendance du juge administratif que tous les agents des greffes
appartiennent aux corps des préfectures ou d’administrations, parties dans nos
instances.
Leurs missions se sont diversifiées, leurs responsabilités se sont accrues et nécessitent à la fois de solides connaissances juridiques générales et une bonne maîtrise de leur domaine d’intervention. Les agents de greffes doivent donc bénéficier d’une véritable formation initiale (un stage d’au moins deux mois) et de formations continues adaptées à leurs fonctions.
Un statut correspondant à leurs métiers :
Ils doivent pouvoir faire toute leur carrière en juridiction. A ceux qui s’investissent dans le droit et le contentieux administratifs, la juridiction administrative doit pouvoir offrir un vrai déroulement de carrière et un statut prenant en compte la spécificité de chacune de leurs fonctions qu’il s’agisse de l’ouvrier professionnel, de la dactylo, du documentaliste, de l’informaticien, du greffier de chambre, de l’assistant du contentieux (à ne pas confondre avec l’assistant de justice qui n’a pas vocation à rester dans la juridiction et ne travaille qu’à temps partiel puisqu’il est encore en formation), du greffier en chef ou du secrétaire général d’une grosse juridiction.
Ce statut doit permettre des mutations géographiques, d’une juridiction à une autre.
Il doit également faciliter les mobilités vers d’autres corps : le corps des agents de préfecture, de collectivités locales ou des agents de greffes judiciaires.
Enfin, les plus doués d’entre eux doivent pouvoir accéder plus facilement au corps des magistrats administratifs par la voie d’un concours qui leur serait aménagé et par un tour extérieur qui leur serait plus ouvert qu’aujourd’hui.
Nous sommes donc favorables à un décrochage du ministère de l’intérieur et à la création d’un statut spécifique aux agents des greffes des juridictions administratives. Pour être viable un tel corps doit regrouper un nombre suffisant d’agents. C’est la raison pour laquelle, nous proposons, un corps unique regroupant les agents des greffes des TA, des CAA et du CE. Cette solution faciliterait les mobilités Paris / Province et permettrait de mieux répartir sur le territoire national les emplois de grade élevé.
Bien entendu, l’instauration d’un tel statut devra s’accompagner d’une longue période transitoire pendant laquelle les agents aujourd’hui en place pourront opter entre le nouveau et l’ancien statut.
Nous attendons avec impatience le rapport demandé sur ces sujets par le Vice-Président du Conseil d’Etat à M. Anicet LE PORS, ancien ministre, conseiller d’Etat honoraire, assisté par M. Frédéric ALADJIDI, auditeur au Conseil d’Etat.
Des effectifs correspondants aux besoins
La loi d’orientation et de programmation pour la justice prévoit de créer d’ici 5 ans, 230 emplois d’agents de greffe. Compte tenu des objectifs fixés par cette loi en terme de délais de jugement, de l’évolution des entrées d’affaires, des modifications procédurales de ces dernières années et de la croissance des effectifs de magistrats, cette augmentation paraissait indispensable et nous nous en réjouissons.
Il importe que cet effort soit poursuivi.
Il convient également de répartir au mieux les emplois entre les juridictions.
Le ratio magistrat / personnel de greffe doit être à peu près identique pour toutes les juridictions et en tout état de cause, la différence constatée entre les TA et les CAA ne doit plus subsister . Même si les dossiers en CAA sont généralement plus volumineux qu’en TA, il ne faut pas oublier que les procédures d’urgence, pour l’instant réservées aux TA, désorganisent l’organisation du temps des greffes et leur prennent beaucoup de temps.
USMA
TA de Paris, 7, rue de Jouy 75004
Paris.
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